Un régime entièrement public d’assurance médicaments : une bonne nouvelle pour le Québec

Dix ans après le début d’une importante campagne sur le sujet, Union des consommateurs accueille très favorablement la recommandation finale du rapport du Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance médicaments. Le rapport conclut en effet à la nécessité d’implanter au pays, dans les meilleurs délais, un régime public et universel d’assurance médicaments, accessible aux mêmes conditions pour tous, indépendant des lobbys et équitable.

C’est une bonne nouvelle pour la population québécoise, qui doit composer depuis 1997 avec un régime provincial public-privé dont les dépenses sont difficilement contrôlables et qui fait en sorte que deux personnes qui entrent dans la même pharmacie avec la même ordonnance vont en ressortir avec deux factures très différentes, selon que l’une soit assurée avec le régime public et l’autre avec l’un des régimes privés. Alors que nous dépensons 80% de plus pour nos médicaments que la médiane des autres pays développés, encore 9% de Québécois-es doivent se priver des médicaments dont ils ont pourtant besoin, faute de moyens. Ceci, sans parler du poids financier des assurances collectives pour les petits salariés, ou ceux à temps partiel. « Cette situation n’est pas acceptable et beaucoup d’autres iniquités sont documentées à cause de la structure public-privé actuelle de notre régime d’assurance médicaments », de déclarer Elisabeth Gibeau, analyste santé.

Depuis des années, notre gouvernement provincial nie ces problèmes. « Notre régime québécois d’assurance médicaments est mûr pour une réforme, et nous sommes contents des conclusions auxquelles arrive cet important conseil consultatif mandaté par le gouvernement fédéral. Nous souhaitons que ses recommandations soient rapidement mises en oeuvre», de compléter Mme Rioux, membre du comité santé.

Le gouvernement du Québec ne doit pas envisager d’invoquer le respect des champs de compétences provinciales pour maintenir le statu quo – l’inaction, dans ce dossier, n’est clairement pas une option. La pertinence d’implanter un régime public et universel d’assurance médicaments est documentée, appuyée, éprouvée dans toutes les autres juridictions qui ont un système public de santé.

À l’aube d’une campagne électorale fédérale, il est en outre bon de se rappeler que des députés de tous les partis ont insisté sur la nécessité d’un tel régime, dans un rapport unanime du Comité permanent de la Santé de la Chambre des communes, en 2018. Nous enjoignons donc tous les partis politiques fédéraux à faire de l’adoption rapide d’un régime public universel d’assurance médicaments un engagement formel de leur plateforme électorale.

 

Pour questions :
Elisabeth Gibeau, analyste santé, 514-521-6820