Une hausse du tarif d’électricité injustifiable pour les familles québécoises

S’il n’en tenait qu’à Hydro-Québec, les tarifs d’électricité augmenteraient de 1,1 % au 1er avril 2018. Pour Union des consommateurs, c’est déjà 1,5 % de trop.

En effet, selon les données qu’Hydro-Québec vient de déposer à la Régie de l’énergie, les ménages québécois devraient plutôt avoir droit pour 2018 à une diminution de tarifs de 0,4 %, compte tenu de la croissance réelle de la demande et des coûts.

En demandant aux clients résidentiels d’assumer une telle augmentation, Hydro-Québec espère permettre aux gros clients d’affaires et industriels (auxquels s’appliquent les tarifs LG et L) de s’en tirer avec des hausses de 1,1 % et 0,8 %, plutôt que de 5,6 % et 5,8 % comme il se devrait. Cette proposition est totalement inéquitable. Union des consommateurs entend faire les représentations nécessaires auprès de la Régie de l’énergie afin d’éviter que les familles québécoises, même les moins bien nanties, subventionnent les cadeaux qu’Hydro Québec entend faire aux gros consommateurs.

Finalement, avancer que l’électricité coûte beaucoup plus cher ailleurs, comme Hydro-Québec le répète systématiquement, ne change rien au fait que les factures d’électricité, qui ont crû de 16 % entre 2007 et 2017, accaparent une part importante des revenus des ménages. D’autre part, la comparaison des tarifs d’électricité ici et ailleurs est forcément boiteuse, puisque les besoins de chauffage sont moindres ou inexistants dans certaines juridictions étrangères au climat plus clément, et… qu’on ne chauffe pas à l’électricité partout ailleurs.

Lorsque l’on tient compte, pour diverses juridictions, de l’ensemble des paramètres pertinents, dont les prix des différentes sources d’énergie utilisées et les besoins énergétiques à combler, on constate que les familles québécoises ne s’en tirent pas mieux qu’ailleurs pour ce qui est du prix de l’énergie. Ces tentatives déplorables d’Hydro Québec de faire avaler des couleuvres aux consommateurs québécois doivent cesser.