4e plan de lutte à la pauvreté : les réformes essentielles se font attendre

Union des consommateurs (Union) reçoit tièdement le 4e plan de lutte à la pauvreté déposé vendredi par la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau. Bien que le plan reconnaisse plusieurs problématiques liées à la précarité, il mise d’abord et avant tout sur des mesures modestes ou peu concrètes plutôt que sur des réformes de programmes qui permettraient d’assurer un niveau de vie décent pour tous les Québécois et les Québécoises.

En particulier, Union se désole que la réforme de l’aide sociale proposée par la ministre ne soit pas à la hauteur des attentes. En effet, les modifications annoncées – notamment le supplément de revenu de travail – déçoivent et n’auront qu’un impact négligeable sur le revenu des prestataires. Aussi, bien qu’on y reconnaisse l’importance du logement dans la participation sociale des citoyens, le plan ne propose aucune nouvelle mesure pour accélérer la construction de logements sociaux ni de bonifications importantes des allocations visant à aider les personnes vulnérables à se loger.

Par ailleurs, la mise en œuvre du plan compte en bonne partie sur la collaboration des organismes communautaires. Les associations de défense des droits des consommateurs, dont un grand nombre est regroupé au sein d’Union, interviennent déjà en première ligne auprès des ménages plus vulnérables, et ce, à plusieurs plans : accès aux programmes gouvernementaux de soutien au revenu, consultations budgétaires, conseils et formations sur les finances personnelles, déclarations de revenus, défense des droits, logement, etc.

Or, si la ministre souhaite reconnaître le travail des associations de défense des droits des consommateurs et compter sur leur appui dans la mise en œuvre du plan de lutte à la pauvreté, il est impératif que le gouvernement augmente significativement et rapidement le financement accordé à leur mission et que celui-ci soit indexé de façon systématique. Le plan ne prévoit malheureusement aucun engagement en ce sens, ce qui affecte la crédibilité de l’ensemble de la démarche et laisse perplexe quant à la sincérité des intentions qui y sont énoncées.

Union voit néanmoins d’un bon œil la porte laissée entrouverte quant à une éventuelle révision du plan, avant son terme, compte tenu de la situation socioéconomique volatile. Considérant l’écart important entre les attentes de notre regroupement et ce 4e plan de lutte à la pauvreté, nous souhaitons que cette intention annoncée se concrétise plutôt tôt que tard et qu’elle s’inscrive dans un esprit de réelle écoute et d’ouverture à la critique constructive. Union souhaite incidemment être interpellée pour participer à une telle démarche pour proposer des solutions concrètes afin que ce plan bonifié constitue un réel outil de lutte efficace contre la pauvreté, objectif qu’il n’atteint pas à ce stade.