Les dés sont jetés : la CAQ formera le prochain gouvernement. Nous lui envoyons ce message clair : en tête de liste des priorités pour les prochains mois devrait se retrouver l’urgence de mieux contrôler nos dépenses en médicaments. Il est grand temps que nos dirigeants prennent les mesures nécessaires pour que les Québécoises et Québécois arrêtent de payer 60 % plus cher qu’en Suède et 84 % plus cher qu’en Nouvelle-Zélande, comme c’est présentement le cas. Il est grand temps d’admettre qu’il est indéfendable que deux personnes qui entrent dans la même pharmacie du Québec, avec la même prescription, en ressortent avec deux factures très différentes, si l’une est assurée au public et l’autre avec l’un des régimes privés. Les coûts des régimes privés d’assurance médicaments ont d’ailleurs crû de 23 % de plus que ceux du régime public du gouvernement du Québec, entre 2008 et 2016.
Il est grand temps qu’on juge inacceptable que la hausse moyenne des coûts de l’assurance collective privée soit supérieure aux hausses de salaires – ce qui est le cas depuis 20 ans. Il est grand temps que l’on adopte les meilleures pratiques internationales et que l’on écoute les nombreux chercheurs qui nous disent qu’adopter un régime entièrement public d’assurance médicaments au Québec est LA chose à faire pour assurer plus d’équité dans l’accès aux médicaments et pour mieux contrôler les coûts.
Enfin, il est grand temps de prendre acte des derniers développements au fédéral, alors que des travaux ont lieu sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance médicaments, dans un contexte où le directeur parlementaire du budget écrivait récemment, à propos des économies liées à l’adoption d’un régime entièrement public d’assurance médicaments : « Par conséquent, les coûts directs que doivent payer les particuliers seraient réduits en moyenne de 90 %. Les personnes en âge de travailler feraient des économies de 69 % ».
Clairement, notre nouveau gouvernement tient là un dossier gagnant, tant pour la population que pour les finances publiques. D’autant plus qu’il y a actuellement au Québec un consensus social très fort en faveur de la mise en place d’un régime entièrement public et universel d’assurance-médicaments.
Nous attendons donc du nouveau gouvernement un engagement ferme sur la question – et des actions rapides en vue de corriger la situation actuelle, qui est socialement inacceptable et économiquement injustifiable.
Signé :
- François Décary-Gilardeau,
président, Union des consommateurs - Sonia Éthier, présidente,
Centrale des syndicats du Québec (CSQ) - Jacques Létourneau,
président, Confédération des syndicats nationaux (CSN) - Daniel Boyer,
président, Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) - Carolle Dubé,
présidente, Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) - Nancy Bédard,
présidente, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) - Mercédez Roberge,
coordonnatrice, Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB) - Jacques Benoit,
coordonnateur, Coalition solidarité santé