Montréal, le vendredi 22 janvier 2021
Le marché parallèle du crédit à la consommation connaît un essor phénoménal, comme en témoignent les différents reportages publiés ces dernières années, dont celui du Journal de Montréal le 16 janvier dernier. Cet essor est notamment attribuable au retrait des institutions financières traditionnelles du marché des petits prêts, qui a créé un vide que les prêteurs à coût élevé se sont empressés de combler.
Ce marché parallèle (prêts sur gages ou sur salaire, prêts rapides sur Internet, etc.) propose l’accès à du crédit de court terme et il étend la disponibilité du crédit à des consommateurs qui n’y ont pas accès autrement (mauvais dossier de crédit, absence de compte bancaire, perte d’emploi, etc.).
Sur le terrain, nos membres rencontrent quotidiennement, en consultation budgétaire, des personnes dont la situation financière est précaire et qui sont à la recherche d’un petit ou moyen prêt remboursable à plus ou moins brève échéance. Ces personnes n’ont souvent d’autre choix que de se tourner vers le crédit offert à des taux d’intérêt parfois usuraires et dont les conséquences peuvent être désastreuses : difficulté à rembourser, cycle d’endettement, surendettement…
L’adoption en 2017 du projet de loi 134, qui visait notamment à s’attaquer aux pratiques et aux entreprises qui profitent de la détresse financière des consommateurs, ne semble pas avoir réglé le problème. Les prêteurs ont déjà trouvé des moyens pour contourner les nouvelles règles en vigueur et ils continuent ainsi de profiter de la vulnérabilité des consommateurs.
En réalité, l’absence d’alternative mène forcément des consommateurs à la porte de ces requins. Et, malgré nos demandes et nos recommandations, les institutions financières semblent pour la plupart parfaitement insensibles aux conséquences financières et sociales qu’entraîne leur désintérêt pour cette clientèle.
Il est plus que temps que les gouvernements fédéral et provinciaux obligent les institutions financières à réintégrer le marché des petits prêts qu’elles ont abandonné.
Les consommateurs qui sont aux prises avec des prêts qui les étouffent seraient bien avisés de consulter le site de l’OPC pour voir les recours qui s’offrent à eux (https://www.opc.gouv.qc.ca/consommateur/bien-service/credit-recouvrement-finance/credit-cout-eleve/ ) ou de contacter leur association de consommateurs locale, qui peut également les aider s’ils éprouvent des difficultés financières (https://monacef.ca/).
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Pour information complémentaire :
Sophie Roussin
Analyste, politiques et réglementation en matière de finances personnelles et endettement
514 521-6820 Poste 211